Que se cache-t-il derrière nos émotions ?

Richard LAVERGNE,
Co-fondateur de Forhuman

6 émotions primaires viennent tapisser la surface des relations que nous entretenons avec le monde dans lequel nous évoluons : la joie, la colère, la peur, le dégoût, la tristesse, la surprise.
L’art des comédiens est de savoir convoquer l’expression d’une émotion par une attitude corporelle, par une mimique du visage en jouant une scène pour nous faire vivre ce que devrait ressentir leur personnage au regard de la situation dans laquelle il se trouve.
Depuis quelques années fleurissent en entreprise sous l’étendard de grandes valeurs affichées, des formations et autres expériences qui devraient permettre à chacun de développer son intelligence émotionnelle, de booster sa bienveillance, d’être authentique.

Les émotions comme leviers de performance sociale

On assiste à une latéralisation pour les plus avancées, un changement de modèle qui incite à passer de la prescription du contrôle (modèle taylorien de command & control) à une logique d’autonomie et de responsabilité partagées. C’est souvent un défi pour nombre d’organisation, vous connaissez sans doute toutes et tous l’expression : « la confiance n’exclut pas le contrôle », la pratique reste encore tenace…

Les émotions représentent pourtant « un levier de performance & de réceptivité au changement », Medhi Cohu décrypte dans son article, avec la précision du scientifique cette histoire des émotions dans le monde organisationnel qui nous occupe.

Érigé comme une base du management le command & control se voit progressivement doublé par des logiques d’influence qui permettent de produire des comportements sans contraintes explicites, d’aucuns l’appel le leadership. La majorité des entreprises considèrent désormais qu’on ne peut plus uniquement voir les collaborateurs pour ce qu’ils font (produisent), mais qu’il est nécessaire de les considérer pour ce qu’ils sont. Et bien entendu les collaborateurs ont de plus en plus tendance à choisir l’entreprise pour ce qu’elle est (valeurs, raison d’être…) versus ce qu’elle fait.

Des effets inattendus...

Pourtant persiste une forme de décalage entre les valeurs d’ouverture prescrites, et la réelle capacité de chacun à exprimer ses émotions. Il y aurait des effets inattendus de certaines valeurs c’est notamment ce que nous invite à découvrir Patrick Charrier dans son article éclairant sur les émotions empêchées !

Au gré de mes pérégrinations, je découvre le Disgusting Food Museum, imaginé à Malmö (Suède), installé en ce moment pour une étape à Cap Sciences à Bordeaux pour faire découvrir aux visiteurs les aliments les plus dégoûtants de la planète, fantasque pensez-vous ?
Il s’agit au travers de cette expérience culinaire d’appréhender la dimension culturelle de l’alimentation. Parce que ce qui est dégoûtant pour les uns ne l’est pas obligatoirement autant pour les autres !

Cette analogie culinaire pour vous montrer que nous avons la fâcheuse tendance, dans toute notre ipséité à réagir à des stimuli liés à nos relations, interactions. Ce qui peut paraitre anodin pour certain, provoquera sans doute chez d’autres au mieux de la joie, voire de la surprise, au moins mieux de la colère, de la peur, du dégoût, de la tristesse.

Réjouissez-vous comme nous autres de cette plongée dans le réel de ce qui nous anime : #Perspectives n°6 fait la part belle à nos émotions !

Bonne lecture