
Manifeste
Forhuman : praticiens en stratégie et performance sociales
Le 28 juin 2025
Nos sociétés connaissent des évolutions considérables dont nous ne mesurons pas totalement l’impact. La réalité viendra faire principe et nous rappellera tous aux responsabilités que nous avons décidé de prendre afin d’agir dans et pour un monde plus vertueux et respectueux du vivant. Cela fait 6 années maintenant que forhuman existe et avec cette avancée en âge, se fait pressante la nécessité de réécrire notre manifeste. Non pas pour annuler nos engagements d’alors mais pour les mettre à jour, éclairés par nos expériences, guidés par des idéaux, propulsés par l’énergie de notre équipe, de nos partenaires et de nos clients.
Nos lectures, les résultats de nos recherches, nos discussions en équipe ont souvent tourné autour des effets de nos interventions. Est-ce sur la santé que nous souhaitons agir ? Est-ce la performance des organisations que nous visons ? Est-ce que la performance sociale est la traduction de cette double visée qui ferait de la santé le driver de la performance ? Toujours nous butions sur l’idée que la santé comme tout objet social devrait se défaire de toute idée de performance au risque que l’objet se dilue dans tout indicateur qui viendrait l’essentialiser.
C’est à la croisée de ces chemins que nous avons découvert, lu et discuté de l’ouvrage de O. HAMANT « Antidote au culte de la performance » (2023) qui nous prête une notion qui vient mettre du réel sur le champ d’intervention de forhuman : la robustesse ou une manière de penser les organisations dans un long terme, de penser les indicateurs dans leur complexité, de penser les ressources dans leur diversité.
Nous pourrions faire nôtre le constat de O. HAMANT (op.cit., 17) « S’adapter ne sert à rien dans un monde fluctuant. C’est même une impasse qui ne construit que des futurs obsolètes, par définition ». Là où le stress venait mettre l’accent sur les capacités individuelles pour faire face aux contraintes imposées par l’extérieur ; Là où les risques psychosociaux convoquaient la règle pour agir sur le système travail afin de prévenir les troubles de santé psychologique ; Là où la qualité de vie au travail avance sur l’échiquier son cortèges d’actions « bien-être » … La robustesse invite à construire un ailleurs de la performance. A l’image du vivant, les organisations doivent accepter de ne pas être « que » performantes pour résister. Elles doivent perdre du temps pour discuter, se poser les bonnes questions, rater, recommencer, assumer les désaccords, comprendre, innover, se réinventer dans l’idée d’être toujours là dans les années à venir.
Notre conviction chez forhuman est de devoir aider les organisations à se maintenir stables dans un monde qui devient de plus en plus instable en posant le sujet de la robustesse et en le traduisant au mieux dans nos principes d’intervention. Nous défendons :
- La nécessité avec notre pôle de recherche à travailler sur les questions essentielles qui orientent nos actions, parce que nous savons que les questions que nous posons sont plus précieuses que les réponses que nous leur apporterons,
- Soutenir et accompagner les espaces et les temps de discussion dans une sorte d’éthique de la conversation (Habermas) par ce que [faire] parler du travail permet à chacun de se dégager du flux de production pour apprendre de ce que l’on vit et préparer sereinement ce qui advient,
- Travailler pour un monde du travail plus inclusif et qui crée les conditions d’un engagement qui fait du sens autant pour ce que l’on y fait que pour la manière dont on le fait. Chez forhuman nous sommes convaincus que le sens naît de la manière dont nous fabriquons collectivement le travail qui devient alors un lieu d’épanouissement collectif,
- Agir pour que la santé, et particulièrement la santé mentale, soit une donnée de sortie de cette manière de fabriquer collectivement le travail parce que pour qu’un projet d’entreprise soit réellement viable, il doit aussi penser, mesurer et alimenter la santé et la sécurité psychologiques,
- Accompagner les organisations dans leurs moments de vie et de transformation en travaillant sur la nature et la force des liens parce que nous avons appris de notre expérience que les liens réparent ce que la société de la performance abîme.
Par ses aspirations, ses travaux de recherche, ses actions, forhuman souhaite soutenir le vivant, quel qu’il soit, et contribuer à une société et à des organisations du travail plus robustes. Cela est notre raison d’être !
5 grands enjeux fondateurs de la démarche Forhuman
Notre méthodologie s’inspire du modèle biopsychosocial usité en médecine. Cette approche théorique et pratique nous permet de prendre en compte des facteurs psychologiques, sociaux et biologiques des pathologies économiques propre aux entreprises.
> Traduire la complexité du fait humain pour le rendre saisissable par tous.
> Promouvoir le fait humain et la santé mentale auprès de celles et ceux qui en ont besoin dans la gestion de leur quotidien.
> Prêter nos mots à ceux qui en sont dépourvus pour qu’ils puissent nommer ce dont ils souffrent.
> Favoriser l’expérience comme support de l’apprentissage parce que l’humain ne s’apprend pas, il se comprend.
> Guider les organisations pour allier la réussite de tous et la protection de chacun
> Sortir de l’approche prudentielle du risque pour s’engager dans une approche volontaire de la ressource pour que chacun puisse faire face à des contraintes structurelles avec des moyens adaptés.
> Sortir de la culpabilisation des organisations et plaider pour un principe éthique de responsabilité qui refuse toute fatalité en matière de santé psychologique : on peut agir si l’on comprend pourquoi.
> Innover sans rien s’interdire pour que le champ de la santé psychologique n’ait plus à courir derrière les organisations mais les précède pour les avertir et les protéger.
> Modéliser, essayer, se tromper, recommencer, valider, généraliser, … pour faire des modèles scientifiques et des données probantes des garde-fous de nos pratiques et des services que nous mettons à disposition.
> Commenter l’actualité et influencer les politiques locales et nationales parce que la promotion de la santé mentale devient un enjeu majeur de santé publique, enjeu aujourd’hui sans héraut.