« On mesure tout, mais on écoute encore trop peu »

Chers lecteurs,

Il y a quelques semaines, lors d’un échange avec une dirigeante d’EHPAD, celle-ci me confiait, un peu gênée :

« Vous savez, quand une aide-soignante s’absente, on la juge souvent avant de comprendre. Pourtant, si on écoutait vraiment, on réaliserait que son absence est parfois le dernier recours pour tenir le coup. »

Cette phrase m’a marqué, car elle résume un paradoxe de notre époque : on mesure tout – absentéisme, turn-over, productivité – mais on écoute encore trop peu. Et nos actions pour endiguer l’absentéisme creusent souvent le fossé entre les besoins des personnes et des réponses… à côté de la plaque.

Le présentéisme, ce mal qui coûte cher : 62 % des salariés français sont déjà venus travailler malades, contre 42 % en moyenne dans l’UE. Un record ? Plutôt un aveu : celui d’une culture où la présence prime sur la santé, où la loyauté se paie en épuisement.

Dans ce numéro, Mickaël Ballot explore les ressorts du présentéisme et propose des pistes pour agir en faveur de la cohésion (Cf. Présentéisme : l’angle mort de la santé au travail)

Et vous, dans votre entreprise, comment repérez-vous ces signaux faibles de mal-être avant qu’ils ne s’installent ?

Des comportements contre-productifs qui en disent long.

Medhi Cohu nous rappelle que derrière le vol, le sabotage ou le turn-over, il y a rarement de la malveillance, mais souvent un sentiment d’injustice ou une perte de confiance dans l’organisation (cf. Vol, turn-over, absentéisme : comment agir contre les comportements contre-productifs ?).

Son article met en lumière le rôle clé de la justice organisationnelle : quand les salariés perçoivent des décisions équitables et une reconnaissance sincère, les tensions se transforment en engagement.

Un rappel précieux : la confiance ne se décrète pas, elle se construit.

Absentéisme, turn-over : des symptômes, pas des faiblesses.

Amandine de Septenville le démontre : derrière chaque comportement « contre-productif » se cache souvent un déséquilibre organisationnel (Cf. Et si l’absentéisme était un choix rationnel ?).

Dans les EHPAD comme ailleurs, l’absentéisme peut être une réponse rationnelle à des conditions de travail difficiles et à des métiers peu valorisés. Alors, plutôt que de sanctionner… et si on commençait par écouter ?

Nos articles vous donnent des clés pour agir. Vous y découvrirez la théorie du comportement planifié, un bon guide pour orienter vos démarches. Découvrez également notre livre blanc, réalisé par le pôle de recherche Forhuman et disponible gratuitement, pour approfondir ces enjeux avec des outils concrets.

Réintégrer avec intelligence, un défi collectif.

Dans une grande majorité des cas, il est admis aujourd’hui que le retour au travail après un burn-out ou une longue maladie constitue un moment critique, où le risque de rechute est maximal, n’est-ce pas ?

Oscar Gala et Amandine de Septenville y voient une opportunité : celle de reconstruire la confiance grâce à l’intelligence émotionnelle (cf. Réintégrer un salarié après une longue absence : entre cadre légal et intelligence émotionnelle). Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) offrent des leviers puissants pour comprendre et transformer les pensées automatiques qui alimentent le stress de la reprise.

Et vous, comment accompagnez-vous ces retours dans vos équipes ? Cela fonctionne-t-il ? Le mieux pour répondre à cette question est encore de la poser aux principaux intéressés : celles et ceux qui reviennent d’un arrêt. Mais c’est évidemment ce que tout le monde fait… enfin, je vous le souhaite

Un podcast pour briser les tabous : “Vers qui se tourner quand on ne va pas bien ?”

Cette question, trop de salariés se la posent en silence et restent isolés avec leur détresse.

Dans notre dernier podcast (cf. Quel spécialiste consulter quand on ne va pas bien ?), Oscar Gala clarifie les rôles des psychologues, psychiatres et coachs, et rappelle une évidence : consulter, c’est un acte de prévention, pas de faiblesse.

Pour autant, même si les lignes d’écoute en entreprise se sont systématisées, elles coûtent cher et génèrent très peu d’appels ! Un paradoxe, certainement. Et si on en parlait ouvertement dans vos organisations ?

Nous vous proposons des solutions qui challengent ces dispositifs souvent inefficaces — des services qui trouvent leurs bénéficiaires, les aident réellement, et dont le coût est aligné sur l’usage. On en parle ?