Le paresseux, la bonne poire et le pique assiette

Il est globalement accepté que le collectif permet de mieux réussir que l’individuel, que le groupe arrive à de meilleurs résultats qu’une personne seule. Cela s’applique également aux équipes de travail.

Généralement, une tâche effectuée en équipe permet un travail plus efficace et de meilleure qualité. Cependant, comme de nombreuses règles, celle-ci connait également sont lot d’exception.

En effet, on a tous en tête quelqu’un ayant profité du travail en groupe afin d’en faire un peu moins que les autres. Parfois, vous-même, avez pu profiter de cette occasion afin de laisser le plus gros du travail à vos collègues ?


Dans cet article, nous abordons deux processus psychologiques limitant l’efficacité du travail en groupe : la paresse sociale, la bonne poire et le pique-assiette.

La paresse sociale

C’est la fin de l’été et vous décidez de vous rendre à la fête du village. Parmi les différentes activités, on vous propose celle du tir à la corde. Le principe est simple. Vous vous mettez à une extrémité de la corde, un adversaire à l’autre. L’objectif est de tirer le plus possible sur la corde jusqu’à ce que l’un des deux joueurs franchisse la ligne tracée au sol et perde. Si vous êtes seul contre l’adversaire, il y a de forte chance que vous y mettiez toute votre force.
Imaginons maintenant que vous n’êtes plus seul mais que le jeu s’effectue en équipe. Tireriez-vous aussi fort sur la corde si vous êtes à deux ? à trois ? ou à quatre dans votre équipe ?

Dans une série d’étude, Ringelmann a montré que pour une tâche, telle que le tir à la corde, plus on augmentait le nombre de personnes afin de l’effectuer, plus l’effort de chacun diminuait. Cet effet, nommé la paresse sociale consiste en une relation inverse entre l’effort individuel fourni et la taille du groupe participant à la tâche (cf. Effet Ringelmann).

La bonne poire et le pique assiette*

C’est la reprise du travail. Comme après chaque vacance, certains profitent du travail en équipe pour raconter ce qu’ils ont fait pendant leur temps de repos, et pendant ce temps-là, ils ne travaillent pas des masses ! Et du coup, c’est encore à vous de faire leur travail. 


Dans cette situation, on a, d’un côté, ceux qui profitent de la tâche collective pour ne rien faire, les pique-assiettes, et d’un autre, les autres, qui contribuent fortement à la réussite de la tâche collective, les bonnes poires.
Ici, les pique-assiettes ne considèrent pas leur contribution comme indispensable et, contrairement à la paresse sociale, décident dès le début de la tâche d’en faire le moins possible. 
A contrario, les individus qui s’impliquent dans la tâche, au fur et à mesure que celle-ci avance, se rendent compte qu’ils sont les bonnes poires du groupe. Afin de ne plus être la bonne poire, les membres performants du groupe vont progressivement ajuster et réduire leur contribution individuelle.

En conclusion

Que ce soit la paresse sociale ou la bonne poire et le pique-assiette, ces deux effets ne sont pas automatiques. Certains processus psychologiques et organisationnels vont les moduler.

Par exemple, pouvoir identifier la contribution de chacun, l’importance de la tâche, des objectifs clairs et motivants ou encore la récompense en cas de bonne performance vont diminuer l’impact de ces effets. Au contraire, un manque de cohésion au sein de l’équipe ou un mauvais style de leadership facilitent l’apparition de ces effets. L’ensemble de ces éléments montrent à quel point bien-être au travail, management et performance sont indissociables.

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