5 actions pratiques pour une rentrée toute en performance sociale

Les bons conseils de Forhuman

Avec la rentrée fleurissent les traditionnelles recommandations que nous nous donnons pour affronter cette nouvelle année. Les antiennes sur le rangement du bureau, prendre du temps pour soi, faire du sport, et nous en passons, font florès dans la presse de tous horizons. Ces conseils ciblent toujours l’individu comme si notre bien être devait être lié seulement à notre capacité à faire des choix pour ajuster notre comportement à notre environnement et aux contraintes auxquels il nous expose.
En matière de performance sociale, nous avons compris depuis longtemps qu’il est tout aussi important que ces recommandations ciblent à la fois l’individu et son écosystème pour installer un sentiment de Bien-être qui sera stable et efficace. C’est pourquoi en cette rentrée 2021 nous allons oser dresser la liste des 5 actions que nous pourrions mener pour générer un environnement de travail qui soit socialement performant.

1- Favoriser l’expression pour renforcer la confiance au sein de l’entreprise

Cette rentrée est particulière puisqu’elle fait suite à une longue période d’instabilité générée par la crise sanitaire. Les phases successives de confinement ainsi que la transformation profonde des coordonnées que sont le temps, l’espace ou encore les relations, ont profondément modifié le rapport que les salariés entretiennent avec leur travail. L’étude Forhuman réalisée auprès de 3 000 salariés a montré que de nouveaux besoins avaient émergé. Notons que ces besoins concernent autant notre rapport au travail que la cohérence entre nos valeurs propres et celles portées par notre entreprise. Par ailleurs, ces périodes ont favorisé les phases d’expérimentation par essais et erreurs de nouvelles pratiques collaboratives, de nouvelles manières de prendre des décisions.
En cette rentrée, valorisons l’expression individuelle et collective autour de ce que nous avons vécu durant cette période de crise sanitaire, partageons le meilleur comme le pire dans des réunions d’expression et dégageons des priorités qui sauront servir les individus, les organisations du travail et le développement des pratiques innovantes. Le fait d’écouter ces nouveaux besoins, de leur faire confiance, d’en rendre certains concrets saura nous n’en doutons guère renfoncer la confiance que les salariés ont en leurs dirigeants et leur entreprise.

2- Mettre de l’ordre dans ses 40 m 2

Une sorte de règle implicite indique que les irritants principaux d’un salarié se trouvent dans les 40 m 2 qui cernent son poste de travail. La lumière inadaptée, le courant d’air agréable l’été mais qui vous glace les os une fois l’hiver venu, votre collègue qui parle trop fort, les interruptions permanences… En équipe, essayez de lister ce qui vous irrite dans ces 40 m 2 et identifiez les actions que vous pouvez mener en autonomie sans attendre et celles qui nécessitent l’accompagnement de votre hiérarchie.
Pour les managers, voilà une bonne opportunité de management de rentrée. Lancer l’opération 40 m 2 sera l’occasion de renforcer l’intérêt que vous portez au travail des salariés et apprendre à mieux identifier la réalité de leur travail. Cette action simple sera l’occasion de discuter autour du travail et de ne pas laisser s’enkyster des mécontentements dont nous pouvons faire l’hypothèse qu’ils feront le lit de vos problèmes de demain. Alors, pourquoi perdre du temps plus alors que l’on peut en gagner dès aujourd’hui grâce à la règle des 40 m 2 ?

3- Veiller à la présence de rituels au service du collectif

La crise sanitaire a principalement porté atteinte au collectif de travail. L’ensemble des temps interstitiels (machine à café, l’attente ensemble du démarrage d’une réunion, les célébrations…) ont été effacés aussi vite que se propageait le virus. Or, nous savons que ces temps informels sont autant d’opportunités de réguler le travail et les relations sociales. À l’image du déjeuner ou du dîner en famille régi par aucune règle d’un quelconque code des familles, mais qui permet que chacun puisse partager ses expériences ou encore donner ses ressentis. Cet usage installé dans nos familles permet de maintenir, d’entretenir et d’affiner les liens entre nous.
Avec le retour en présentiel, en équipe, identifiez les rituels que vous souhaitez réinstaller, de la traditionnelle réunion de service jusqu’à la session de Team Building annuelle en passant par les occasions de célébrer les réussites ou de partager nos doutes et nos échecs. Ces moments dans l’entreprise ne sont régis par rien d’autre que notre volonté commune. Résistons à considérer qu’ils sont des temps non productifs et cherchons à les sanctuariser pour que le travail continue à se réguler autour des liens qui nous unissent.

4- Raconter une histoire qui projette et sorte du quotidien et de ses contraintes

Dans la vie de tous les jours, que cela soit dans notre vie personnelle ou professionnelle, notre temporalité s’écrase sur le présent et les contraintes quotidiennes que nous devons assumer. Notre cycle de vie est alors une forme de répétition du même comme si chaque journée ressemblait à la précédente, chaque semaine de travail à la suivante et ainsi de suite.
Il s’agit là des conditions d’une certaine forme douce de mélancolie dont nous savons qu’elle est peu encline à libérer nos énergies. C’est pourquoi nous avons besoin de nous raconter des histoires. Vous demandez bien à vos enfants ce qu’ils rêveraient de devenir une fois adultes, jusqu’à ce que vous arrêtiez pour leur demander leur bulletin de notes. Au travail notre temporalité s’arrête à notre grille d’objectifs sur laquelle bute l’histoire collective. Or, votre entreprise, votre métier, votre équipe est autre chose qu’une somme de contraintes et d’objectifs. Le sens, l’utilité sociale, les évolutions à venir, penser notre métier en 2030, le décalage de nos valeurs pour plus d’éthique dans notre manière de travailler ou de consommer, sont autant de trames du récit de votre équipe. Peut-être alors nous remettrons-nous à voir plus loin que les contraintes quotidiennes et retrouverons-nous notre regard d’enfant qui s’embrasait quand on énonçait sans retenue vouloir devenir médecin, pompier, footballeur, star de cinéma…

5- Oser s’exprimer pour renforcer l’humanisation des relations au travail

Il est une chose que nous ne pouvons ignorer et que ce sera renforcé avec la crise, c’est la place des émotions au travail. Classiquement nous aimons convoquer celles, positives, qui sont brandies en étendard d’une supposée qualité de vie au travail : bienveillance, respect, intégration, tolérance… et cherchons à tenir à distance les autres qui semblent empêcher le bon fonctionnement du collectif : colère, tristesse, fatigue, dégout, rejet…
Toutes nos études montrent les fortes attentes des salariés en matière d’expression et de gestion des émotions et sortir, enfin, de la sempiternelle exigence de bienveillance qui vise à créer une sorte d’attitude monolithe et acceptable. Mais les salariés en ont marre de la bienveillance, ils veulent être en colère, tristes, amoureux, touchés, fragiles, heureux… sans que cela soit considéré comme une forme non admise d’extraversion qui casse les codes du travail, lesquels versent davantage du côté de l’austérité il faut bien le dire.
Oser dire à un collègue le bien que l’on pense de lui est une énergie positive que vous lui confiez. Partager sa colère avec son manager est une occasion que vous lui donniez de réviser son management. Dire sa fatigue et son abattement sont autant d’occasions de bénéficier en retour de ressources qui n’auraient su vous trouver si vous aviez conservé votre masque de salarié modèle et… bienveillant. Et pour nos managers, accueillir l’ensemble de ces émotions c’est agir dans le sens d’une reconnaissance de l’individu dans ce qu’il est et l’accompagner dans son développement personnel en même temps que sa professionnalité et son engagement s’en trouveront renforcés. Alors ne serions-nous pas tous gagnants à lâcher les émotions au travail ?

Cette rentrée ne ressemble à aucune autre parce qu’elle concentre un nombre d’enjeux importants qui se sont précipités avec la fin annoncée de la crise et le retour en entreprise de nombre de salariés. Des mesures souvent simples, partagées avec les salariés, peuvent permettre de maintenir l’équilibre au sein de vos organisations. Trouvons peut-être dans ce contexte particulier une opportunité de transformer nos organisations à partir de mesures simples et efficaces.

By Forhuman, prescripteur attitré de bons conseils pour une rentrée toute en performance sociale.

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