
« Mesurer, c’est bien. Agir, c’est mieux. Construire une organisation robuste, c’est essentiel »
Mesurer n’a de valeur que si la donnée se transforme en décisions utiles, suivies et tenues dans le temps.
`Ici, pourquoi un baromètre scientifique change la donne et comment passer de la photo au mouvement pour bâtir une organisation robuste.
Mesurer pour tenir, pas pour compter
La mesure n’est pas une fin en soi. Elle doit sécuriser la santé mentale, éclairer les arbitrages et renforcer la capacité de l’organisation à tenir sous charge. C’est tout l’enjeu : évaluer pour agir, pas pour empiler des chiffres.
Nous sommes confrontés à un cadre assez exigeant avec des obligations générales de sécurité et de prévention des risques (cf. rappel des obligations légales). Au fil des années, ce cadre s’est gonflé de jurisprudences. Depuis les arrêts « amiante » (2002) et plus récemment la reconnaissance du burnout comme maladie professionnelle (2021), la responsabilité de l’employeur est engagée en cas de manquement.
Pourquoi un baromètre scientifique… et pas un sondage d’opinion ?
Mesurer la santé mentale au travail ne s’improvise pas. Entre un sondage d’opinion, souvent superficiel, et un baromètre scientifique, rigoureux et éthique, le choix est clair : seul le second permet d’agir avec précision et responsabilité.
Avec la mise en place d’échelles scientifiques, vous disposez de la garantie de données fiables et actionnables. Les sondages d’opinion abordent des questions subjectives, souvent binaires (« Êtes-vous stressé ? Oui/Non »), sans validation scientifique. En fin de compte vous disposez d’un océan de données peu exploitables, voire trompeuses. Le baromètre scientifique lui utilise des échelles validées (Karasek pour le stress, Maslach pour le burnout, …), qui mesurent des dimensions précises (charge mentale, reconnaissance, équilibre vie pro/perso, engagement). En 20 ans d’intervention, nous avons vu des entreprises passer à côté de crises majeures parce qu’elles s’appuyaient sur des questions trop vagues.
Un baromètre scientifique, c’est comme une IRM : il révèle ce que les apparences cachent.
Rappel des obligations légales
• Obligation générale de sécurité (C. trav. L.4121-1) : protéger la santé physique et mentale.
• RPS : identifier, prévenir, traiter comme tout risque professionnel (L.4121-2 ; accord-cadre 2004 ; circ. DGT 2015/18).
• DUERP : intégrer santé mentale et mise à jour (obligatoire depuis 2001, renforcé en 2020).
• QVCT : loi « Santé-Travail » 2021 et ANI 10/12/2020 : négociation obligatoire ≥ 50 salariés (au moins 1×/4 ans).
• Sanctions : pénales, civiles et réputationnelles en cas de manquement.
Confiance d’abord : anonymat, éthique, transparence
L’anonymat est une condition sine qua non pour des réponses fiables et honnêtes. Sans anonymat garanti, les salariés minimisent leurs difficultés par peur des représailles ou de la stigmatisation. Une étude de l’INRS montre que 40 % des salariés sous-estiment leur stress en l’absence d’anonymat. L’anonymat n’est pas une option, c’est la base de la confiance. Sans confiance, pas de données fiables. Sans données fiables, pas d’action efficace.
Le cadre qui fait la différence repose aussi sur l’éthique et la déontologie. Cela passe par le respect des personnes en ne produisant pas de question intrusive, voire choquante (ex. : « Avez-vous déjà pensé au suicide ? »), mais des indicateurs indirects (ex. : « Avez-vous le sentiment de ne plus pouvoir faire face à votre charge de travail ? »). La notion de transparence dans la communication est fondamentale. Il s’agit ici d’expliquer aux salariés pourquoi on mesure, comment les données seront utilisées, et qui aura accès aux résultats. La robustesse repose sur la capacité à absorber les chocs et à se projeter, à rester stable dans un monde fluctuant. Un baromètre scientifique permet d’identifier les fragilités (ex. : services en tension, managers mal formés), de mesurer les ressources (ex. : soutien social, autonomie, sens au travail) et enfin de prioriser les actions pour renforcer les points faibles et capitaliser sur les forces.
Ce que révèle une mesure robuste (exemple terrain)
Une entreprise cliente du secteur du retail a découvert via notre baromètre que son turnover élevé était lié à un ressenti de pression temporelle et de manque de reconnaissance. En agissant sur ces leviers (formation des managers, rituels de feedback), elle a réduit son turnover et améliorer le niveau d’engagement des équipes.
Parmi les bénéfices :
- des données exploitables. Pas de « bruit », mais des indicateurs clairs pour agir, ce que nous nommons des « drivers » chez Forhuman ;
- une légitimité renforcée. Salariés et managers adhèrent mieux à des résultats issus de méthodes reconnues ;
- un ROI mesurable : réduction de l’absentéisme, amélioration de l’engagement, baisse des coûts cachés (ex. : présentéisme) ;
- une conformité sécurisée : vous restez en phase avec les obligations légales (QVCT, DUERP).
Dernièrement, un membre du projet d’une entreprise cliente me disait : « Avant, nous faisions des enquêtes internes avec des questions “maison” ou de sondage. Les résultats étaient flous, nous étions perdus dans le flot de statistiques et personne ne savait quoi en faire. Avec le baromètre scientifique, nous avons enfin pu cibler nos actions et justifier nos budgets prévention. » — DRH d’une ETI industrielle
De la photo au mouvement en 5 étapes
Notre méthodologie repose sur un processus transparent et collaboratif pour sortir de l’ornière post passation et agir avec efficacité. Car mesurer n’est pas une fin en soi, il s’agit de mettre en mouvement l’organisation et de mobiliser sur ces sujets d’importance, faire de la santé une question partager par toutes et tous. Pour réussir ce défi, nous pensons que les démarches doivent être structurées et suivies.
`Cela passe par :
- Une co-construction : Adapter les échelles aux enjeux spécifiques de l’entreprise (ex. : ajouter des questions sur le télétravail si pertinent).
- Une communication claire, expliquer la démarche aux salariés (vidéo, FAQ, temps d’échange).
- Une analyse rigoureuse et simple à la sortie : Croiser les données quantitatives et qualitatives (entretiens, focus groups), analyses psychométriques réalisées par notre pôle de recherche.
- Des restitutions pour présenter les résultats de manière compréhensible et actionnable (ex. : « Voici vos 3 priorités pour les 6 prochains mois »).
- Le suivi car l’évaluation n’est qu’une étape, avant le passage à l’action. Ensuite la réévaluation à 12 ou 18 mois plus tard est pertinente pour mesurer l’impact des actions.
Notre baromètre n’est pas un thermomètre qu’on regarde une fois par an. C’est un outil de pilotage au service de votre stratégie de robustesse.
Pourquoi ça bloque… et comment on débloque
Comme je l’indiquais plus avant : mesurer, c’est bien, agir, c’est mieux. Pourtant, beaucoup d’entreprises s’arrêtent à la première étape. Entre la peur de découvrir des réalités dérangeantes, la complexité des solutions, et le manque de méthode, le passage à l’action reste un défi majeur.
Voici les obstacles les plus fréquents et comment les surmonter.
- La peur de la vérité : « Et si on ouvre la boîte de Pandore ? ». Certaines directions craignent que les résultats du baromètre ne révèlent des problèmes trop lourds à gérer (ex. : burnout généralisé, management toxique). La vérité n’est pas une menace, mais un levier. Plus tôt on agit, moins les problèmes s’aggravent. Notre rôle est d’accompagner les entreprises à prioriser les actions, en commençant par ce qui est à la fois urgent et faisable. Un client dans l’industrie découvrait un taux de stress élevé lié aux horaires. Plutôt que de tout révolutionner, nous avons commencé par des ateliers de gestion du temps et une réorganisation des plannings sur un site pilote. Résultat : -15 % de stress en 3 mois, et une généralisation progressive.
- Le syndrome de la « feuille blanche » : « Par où commencer ? ». Les résultats du baromètre peuvent sembler trop vastes (ex. : 10 problèmes identifiés), les entreprises ne savent pas hiérarchiser les actions, surtout avec des budgets limités. Notre méthodologie chez forhuman repose sur une priorisation avec la matrice urgence/impact. Je traite ce qui est urgent et critique (ex. : risque de burnout dans un service) à l’aide d’actions immédiates. Ce qui est important mais moins urgent (ex. : amélioration de la communication) fera l’objet d’un plan à moyen terme.
- Le manque de moyens : « On n’a ni temps ni budget ». Les PME et ETI citent souvent le manque de ressources (humaines, financières) pour agir. Une entreprise de 200 salariés voulait agir sur la QVCT, mais son budget était limité à 5 000 €/an. Nous pensons chez forhuman à rendre accessible ces services. Pour 1 € investi en prévention, les entreprises économisent en moyenne 2,5 € en coûts indirects (absentéisme, turnover, baisse de productivité). » (Source : Eurogip, 2023).
- La résistance au changement : « Chez nous, ça ne marchera pas ». Les habitudes ont la vie dure. Certains managers ou salariés pensent que les choses ne changeront jamais, que c’est juste une mode. Nos leviers d’action sont d’impliquer les sceptiques en les associant à la conception des solutions (ex. : « Qu’est-ce qui, selon vous, améliorerait votre quotidien ? »). Nous proposons des parcours formatifs pour les managers à comprendre le lien entre QVCT et performance.
- L’oubli du suivi : « On a agi, c’est bon, non ? ». Beaucoup d’entreprises lancent des actions… puis ne mesurent pas leur impact. C’est pourquoi nous vous invitons à définir des indicateurs de succès (ex. : « Réduire de 20 % les arrêts pour burnout en 12 mois »), à réévaluer ensuite. Puisque ce sont souvent les problèmes qui occupent, il convient de capitaliser sur les succès en communiquant sur les progrès, de célébrer les petites victoires pour maintenir l’engagement. Agir avec robustesse, c’est possible, je vous invite à lire l’article de Medhi Cohu à ce sujet qui met en perspective l’intérêt de la mesure avec des éléments de vigilances importants car comme il nous le rappelle « lorsqu’une mesure devient un objectif, elle cesse d’être une bonne mesure » (Strathern, 1997) ! (cf. Article : Loi Goodhart)
L’approche soutenu par forhuman est bien plus qu’un outil : c’est un outil digital au service de l’expertise de nos praticiens pour transformer vos données en actions durables. En combinant rigueur scientifique, technologie et accompagnement expert, la plateforme vous permet de construire une organisation robuste, où la santé mentale devient une donnée d’entrée et de sortie pour toutes et tous.
Prêt à passer à l’action ? Découvrez forhuman-connect dès aujourd’hui ou contactez notre équipe pour une démo.
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