L’affaire BENALLA et ce que cela dit des pratiques managériales

L’affaire Benalla telle qu’elle submerge toute l’actualité depuis mercredi, résonne en écho à nos échelles respectives bien entendu, à ce à quoi nous sommes potentiellement exposés en qualité de managers, à notre responsabilité liée à notre fonction.

Cet article n’a pas vocation à ajouter du commentaire sur les commentaires déjà bien nombreux, mais provoque chez moi une réflexion sur notre responsabilité de managers à plusieurs niveaux :

  • Du choix qui se porte sur un profil en adéquation avec une fonction dans un service,
  • De l’accompagnement, et du pilotage de ses collaborateurs,
  • De l’autonomie et du cadre dans lesquels peuvent et doivent s’exercer ces fonctions,
  • De notre capacité à suivre l’évolution de ces profils au sein de nos organisations,
  • De notre responsabilité et de l’organisation dans laquelle nous l’exerçons,
  • Du droit à l’erreur permis pour soi et par la structure…

On peut le constater, parfois, même aux plus hautes fonctions, les interstices sont possibles et le risque est important de générer une situation de grande difficulté, qui a et aura, des conséquences en matière de confiance, d’autorité responsable, de rassurance sur la gestion de nos services et, notre capacité à faire fonctionner des organisations complexes.

Photos, citations, vidéos, rapidement les informations, rumeurs, circulent potentiellement partout : de radio moquette, aux réseaux sociaux, c’est le grand déballage et souvent la foire aux règlements de comptes, ou l’art d’abîmer une réputation, des personnes.

Dès cette étape, les commentaires, appréciations, jugements vont bon train. Face à cette déferlante, faut-il ou pas, sortir du silence et assumer ses responsabilités en faisant preuve de courage et de pédagogie, ou prendre de la distance pour revenir plus tard à l’explication.

Au terme de ces quelques jours, qui marque le démarrage de la nouvelle série de l’été, notre président a souhaité prendre la parole, et il a dit notamment :

« …et s’il cherche un responsable, dites leurs, dites leurs chaque jour, le seul responsable c’est moi et moi seul ! ».

La trahison ressentie parfois, ne doit pas nous entrainer dans la surenchère pour accabler les uns ou les autres afin de préserver son image, son intégrité, son poste…

« it’s all part of the job !! »

Nous connaissons tous des événements qui génèrent une onde sismique variable. Partons du principe que notre effort de construction d’une organisation régulatrice des problèmes par son fonctionnement, l’attachement aux métiers, aux Hommes qui l’assurent et aux valeurs qui nous rassemblent doivent, tous cumulés, protéger les fusibles potentiels.

Pour autant, la responsabilité s’assume par tous les temps, et les périodes de tempêtes sont des épreuves très instructives pour peu que l’on fasse ce travail d’objectiver la situation, sans s’en débarrasser.

Déterminer les niveaux de sa propre responsabilité, même indirecte et déconstruire ce qui a pu engendrer le problème, c’est se doter d’une grille de lecture vertueuse. Celle-ci devant nous permettre de rompre avec des schémas de répétition.

Donner à voir de quoi provient la situation en question, savoir la partager et l’expliquer sans culpabiliser et y répondre de manière constructive et responsable.

C’est donc un système de valeurs qu’il convient de bâtir, et de respecter comme un bien commun, dans des organisations à fortes contraintes. Manager, c’est aussi savoir composer avec ces données.

 

*Photo by Joshua Earle on Unsplash