#2 – Mon voisin de bureau, comment dire …, bien il pue !

Nouvelle pause de café, distance de sécurité respectée entre nous, a priori pour éviter la propagation du virus. Et au détour d’une discussion privée, j’apprends que c’est un geste barrière contre … Francis qui diffuse des odeurs peu communes au travail… et les masques qui ne seront pas livrés avant la semaine pro !

La question de l’odeur semble faire consensus entre la bonne odeur d’une personne portant un parfum griffé et celui qui est en froid avec son déo. Sans nul doute cette vision un peu trop simple nous fait oublier que l’alphabet des odeurs est plus large que cette dichotomie – bon, pas bon – et qu’elle a des fonctions spécifiques. Pour en savoir plus sur l’anthropologie des odeurs et sa fonction identitaire, lire ce passionnant article de Joël Candau

Bref, au travail, il n’est pas facile d’aborder son collègue pour traiter le sujet avec lui. Soit directement : « y a des douches pour ceux qui courent entre midi et deux, profite-en ! », soit en noyant le poisson : « tu sais, j’ai vu une étude sur le fait qu’au travail une personne sur 4 sentait mauvais, c’est fou non ? ».

Il n’est pas facile d’aborder son collègue pour traiter le sujet avec lui. Soit directement, soit en noyant le poisson. Un problème d’hygiène peut cacher une difficulté plus profonde. Savez-vous que le physique est le miroir de notre âme (tiens, je pense cet ouvrage magnifique dont je vous laisse la référence : Lichtenberg, « Le miroir de l’âme »(1997 – Paris, Broché).

Pensez que la difficulté à maintenir une hygiène corporelle « normale » est l’un des signes de la dépression par exemple.
A ce titre, chers collègues de l’open space, essayez de faire une histoire des odeurs. Et, là, vous allez distinguer ceux ou celles qui ont toujours négligé leur aspect physique et ceux pour lesquels vous identifiez une période à partir de laquelle la situation s’est dégradée.

C’est alors de cela qu’il faut parler : « je remarque des changements chez toi depuis quelques semaines ! ». C’est une marque d’intérêt et une demande d’en savoir davantage sans porter de jugement sur la personne. Nous savons aussi que les personnes qui sont dans la phase montante du burn-out vont négliger les soins physiques. Chez eux aussi, cela signifie autre chose qu’un problème d’hygiène.

*Photo by engin akyurt on Unsplash