#17 – Quelle employabilité tu voudras faire quand tu sera grand.e. ?

Aujourd’hui, la DRH de FORHUMAN a proposé de faire une visio avec tous les salariés et leurs familles. Cela permet de faire comprendre un peu mieux nos métiers et d’expliquer ce qu’est l’univers de l’entreprise. Après que Jean Claude a tenté de lancer un support. ppt de 246 slides saboté par notre DSI (merci !) c’est Monique qui prend la main. Bercée par ses dimanches devant Jacques Martin®, elle lance : « et vous les enfants, quels métiers vous voudriez faire quand vous serez grand ? »
Léo, 6 ans : « moi, je voudrais être chef de projet supply indirect pro ».

Louis, 8 ans : « moi, je voudrais être référent formes et couleurs en appui à l’élaboration des ronds points de la ville de Rennes (échapper Belles)
Cléa, 9 ans : “moi, je voudrais être responsable de Marketing digital en charge de l’expérience utilisateur”
Léon, 10 ans : “moi, je voudrais être startupper”

Les bras nous en sont tombés dans l’open Space confiné. Où sont les pompiers, infirmières, artisans et autres métiers qui ont bercé nos imaginaires d’enfants ?

Cette expérience simple et décalée nous montre que la notion de métier a laissé sa place à celle d’employabilité.

Nombre d’entre nous travaillons dans une organisation souvent unique et complexe qui a besoin de compétences données et qui ne valent que pour elle. J’accompagnais des salariés lors d’un PSE, plutôt cadres, et beaucoup craignaient l’avenir : « je sais ce que je fais ici, mais ailleurs je ne sais pas ce à quoi équivaut mon savoir-faire […] je ne suis pas employable ailleurs que là ».

Les besoins d’évolutions rapides du marché du travail exigent une agilité permise par la promotion de l’employabilité au détriment de celle de métier. Si l’employabilité permet cette agilité, elle érode l’idée de sens et de contribution. Nous le retrouvons chez des salariés qui souvent ne comprennent pas la nature de leurs missions ni l’impact de leurs actions. Si on prend le temps de demander à des personnes le sens de ce qu’elles font, nous recevons parfois : « je ne sais pas, on me le demande ! »

Gageons que cette période de confinement sera particulièrement questionnante pour ceux, employables, qui sont en train de retrouver goût au sens. C’est comme quand on arrête de fumer, on retrouve le goût des choses. Dès lors, on ne retravaillera pas comme avant. Il faudra le mesurer !

#postvention

 

*Photo by Ben White on Unsplash